Introduction
Le contexte historique en 1944
Depuis 1942, le tournant de la Deuxième Guerre Mondiale, l'Allemagne, alors à son apogée, essuie ses premiers revers.
A l'Est :
Le rapport des forces en 1944 a nettement basculé en faveur de l' Armée Rouge (soviétiques), disposant d'une supériorité incontestable en armes (chars, artillerie et aviation) et en munitions.
Entre juin et août 1944 les forces soviétiques engrangent « un gigantesque déploiement de forces » que les Allemands n’aperçoivent pas du fait du manque d'observation des capacités aériennes.
Le 22 juin l'offensive soviétique appelée opération « Bagration » a eu raison de l'armée allemande du fait de la violence et de la constance des attaques.
Durant le mois de juillet 1944 le Front ukrainien du maréchal Koniev réussit une percée d'abord en Ukraine, puis en Pologne. Ses avant-gardes qui libèrent le camp de Majdanek à l'Ouest de Lublin, ville majeure de la Pologne, poursuivent leurs attaques vers la Tchécoslovaquie. La Prusse orientale est quant à elle menacée.
L'idée que des troupes soviétiques approchent du territoire de l'ancien Reich frappe les esprits allemands de terreur.
A l'Ouest :
Le 6 juin 1944 le débarquement de Normandie a lieu sous l'égide principalement des États-Unis, de l'Angleterre et de quelques français (les FFL : Forces Françaises Libres) qui ont rejoint le général De Gaulle à Londres . En août 1944, en Provence, un autre débarquement est mis en place dans le but d'isoler les troupes allemandes d'Italie avant de poursuivre son activité vers le Rhin. Le débarquement de Normandie soulève un immense espoir de voir la guerre s'achever avant la fin de l'année 1944. La résistance acharnée oppose la Wehrmacht à la progression alliée. Les Allemands savent à ce moment là que la guerre est perdue. L'idée suivante s'insinue, relayée par la propagande : si ceux-ci ne parviennent pas à tenir en Normandie leur famille, leur maison et leur patrie seront détruits à jamais.
En décembre 1944, la contre-offensive allemande des Ardennes vise à démoraliser les Américains, alliés des Français, mais l'opération s'essouffle au bout d'une dizaine de jours. Elle retardera le passage des Alliées par le Rhin mais c'est tout ce qu'elle aura réussi à accomplir. Dans les camps, le débarquement de Normandie suscite l'espoir : les déportés pensent qu'ils vont être à leur tour sauvés. Au contraire, les Allemands sont inquiets et essayent d'effacer les preuves. Dans la plupart des camps, ils détruisent archives et bâtiments. Ils évacuent les camps et procèdent aux marches de la mort : les déportés sont mis sur les routes pour être redirigés vers des camps plus à l'ouest, en Allemagne. De fait, dans les camps comme sur les routes, de nombreux déportés meurent dans des conditions atroces.
Dans le Reich :
Depuis Stalingrad, nouveau nom de Tsaritsyne, qui est de nos jours la ville de Volgograd, Hitler ne cesse de répéter que si le peuple allemand fait preuve de faiblesse, il ne mériterait rien d'autre que d'être exterminé par un peuple supérieur (les soviétiques et les Américains) et qu'on ne peut avoir aucune pitié pour eux. L'opération « Walkyrie » du 20juillet 1944 est un attentat mené par des généraux allemands mais aussi de certains citoyens contre Hitler. Cet attentat, qui vise à bouleverser le Reich, échoue. Mais la population allemande est surprise par cette remontrance envers Hitler. Au total, plus de 5000 opposants présumés sont arrêtés. La Volksstrum, milice populaire armée et les jeunesses hitlériennes participent aux massacres des détenus évacués des camps de concentration, ainsi qu'aux mises à mort.
Les soviétiques mettent en place une propagande qui suscite une grande ferveur au combat. De plus, les nazis savent que leurs adversaires de l'Est (soviétiques) vont se venger de ce que les Allemands leur ont fait subir.
D'autre part, les parties occidentales du Reich sont occupées par les anglo- américains.
Quant aux prisonniers des camps, les nazis craignent la révolte de ces derniers. Les nazis redoutent les troubles intérieurs.
La rupture du Front de l' Est pousse l'exode de millions de civils, soldats, cadres et fonctionnaires vers l'Ouest. De plus, l'évacuation des camps se fait dans un climat d'anarchie et de terreur meurtrière.
Les camps nazis (et leurs dates d'ouverture et de libération) :
Les principaux camps de concentration : Dachau : Mars 1933-Avril 1945
Oranienburg : Mars 1933-Juillet 1934 Flossenbürg : Mai 1938-Avril 1945 Buchenwald : 1937-Avril 1945
Auschwitz : Mai 1942-Janvier 1945 Gross-Rosen : Août 1940-Février 1945 Stutthof : Août 1939-Mai 1945
Neuengamme : décembre 1938-Mai 1945 Ravensbrück Sachsenhausen : 1938-Avril 1945 Bergen-Belsen : 1940-1945
Mauthausen : Août 1938-Mai 1945
Les camps d'extermination nazis: Maïdanek : Octobre 1941-Juillet 1944
Treblinka: Mai 1942-Hiver 1943
Sobibor Mai 1942-été 1943
Auschwitz II-Birkeneau : Mai 1942-Janvier 1945 Chelmno : Décembre 1941-Janvier 1945
Carte des camps nazis
